samedi 28 avril 2012

Appel à la rébellion


Appel à la rébellion 


 Ô, femmes libres et hommes insoumis !
Rebellez-vous et bravez vos ennemis :
Le mensonge, l’erreur et l’injustice,
Ces trois hydres dont les gueules rougissent
Infâmes, pour embraser les esprits !
Libres de votre liberté épris,
Philosophes qui défiez avec flegme
L’ignorance sacrée de tous les dogmes
Et les raillez avec sévérité
Au nom de l’invincible Vérité,
Et vous, opprimés et misérables,
Qui errez, pâles et inconsolables,
Sombres dans l’infinie immensité,
Rebellez-vous ! Bravez la cécité
De cette nuit qui nous environne
Et soyez le soleil qui rayonne
Doucement, dans l’ombre qui s’appesantit !

Fanatiques, ô, divins repentis
Qu’effraie le sourire d’une femme,
Esprits nauséabonds et infâmes
Obscurcis par la nuit des religions,
Amenez vos archangéliques légions,
Nous amènerons notre humaine armée
De la divine Liberté bien-aimée !
Vous qui nous parlez des flammes de l’enfer,
Vous n’enchaînerez jamais à vos fers
Nos femmes qui n’ont pas peur de vous combattre,
Dont les mains sont faites pour tenir des sceptres
Comme elles sont faites pour tenir des fleurs,
Et nos hommes preux dont la puissante ardeur
Douce pour leur pays, à vous funeste,
Ebranle en rugissant les monts célestes ! 



Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène

La beauté libre


La beauté libre


Pourquoi ce voile qui cache ton front hagard
A nos yeux éblouis qui t’admirent,
Nos regards amoureux à ton regard
Et nos cœurs épris à ton sourire ?

Ô, femme ! Rayonne dans notre obscurité,
De ta divine beauté sois fière !
Reluis dans la rêveuse immensité
Et emplis le monde de ta lumière !

Le soleil ne cache pas ses lueurs
Aux mortels qui le contemplent rebelle,
Et dans les prairies parfumées les fleurs
Ne cachent pas leurs chastes pétales !

Éprise du rivage de ses charmes épris,
La mer ne retient pas ses ondes,
Par les hommes qui écoutent ses chants surpris,
L’oiseau ne se tait pas quand ils grondent !

Tout est lyre ici-bas et tout est son,
Couleur, rayon, parfum et âme !
La nature nous berce avec ses chansons,
Le ciel nous nous endort avec ses poèmes

Et toi, femme, avec ta douce beauté
Tu nous bénis et tu nous consoles
Quand ton parfum chéri et redouté
Dans le firmament de nos cœurs s’envole

Sur l’aile tremblante de nos amours !
Ô, demeure libre et reste belle,
Pareille à la nuit et pareille au jour,
Divinité sublime et immortelle !



Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène

mercredi 25 avril 2012

Les joies d’une naissance


Les joies d’une naissance



A ma chère collègue et chère amie, Sonia, qui vient de mettre au monde une petite et charmante demoiselle du nom d'Iram, je dédie ce poème en leur souhaitant à toutes les deux beaucoup de bonheur.

Ô, béni soit cet ange qui est né
En remuant doucement ses ailes
Et en ouvrant ses beaux yeux étonnés
Et emplis de lueurs éternelles !

Bénie soit cette radieuse enfant
Qui dans ton foyer répand sa lumière
Et dont le sourire blanc est triomphant,
Chère amie et bienheureuse mère !

Berce-la avec la lyre de tes chants
Et avec tes caresses magnanimes
Et apprends-lui à vivre en cherchant
Comme toi, la Vérité sublime,

Dis à cette jeune guerrière qui grandira
D’aimer son pays comme tu l’aimes,
Un jour, comme toi, elle rugira
En combattant ses ennemis blêmes,

Amoureuse, elle te dira : "Maman !"
Et rêveuse, elle dira : "Tunisie !"
Elle murmurera ces deux noms charmants
Et dans sa bouche pleins de poésie !

Qu’elle rayonne dans son calme sommeil
Et l’azur de tes jours, joyeuse et belle,
Comme l’aurore et comme le soleil,
Cette innocente et menue demoiselle !

Qu’elle emplisse tes heures de félicité
Et de bonheur tes nuits bienveillantes,
Quand tu lui diras, sans austérité,
Des mots d’amour qu’elle entend, souriante !



Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène

Amours nocturnes


Amours nocturnes


A l'instar de "L'amour d'une conquérante" (lien) ce poème s'inspire d'une chanson de Hédi Jouini: "Taht el yasmina fel lil" ("La nuit, sous le jasmin"), que vous pouvez écouter en cliquant sur l'icône "Play". Bonne lecture à tous!
 
Ô, poète amoureux de la nuit,
Loin du soleil qui dans l’azur reluit,
Sous le jasmin je caressai ma lyre
En songeant à ton charmant sourire !

Comme si elle raillait ma sombre douleur,
La brise légère chantait aux fleurs
Des poèmes d’amour emplis de flamme,
Et moi je te chantais, douce femme,
Des vers éplorés, emplis de soupirs,
Tandis que les branches, me voyant gémir,
Se courbaient pour essuyer mes larmes
Que je versais, épris de tes charmes !
J’étais seul dans mon jardin parfumé, 


Amoureux, je pleurais sans être aimé !
Tout semblait couvert d’un ténébreux voile,
Nul oiseau ne soupirait, nulle étoile
N’éclairait avec ses pâles lueurs
Ces lieux obscurs qui me semblaient railleurs !
Parfois, attentif, je croyais entendre
Le bruit chéri de tes pas tendres,
Et je me rappelais, non sans m’émouvoir,
Ces temps heureux où tu venais me voir
Quand, ô, cruelle qui me méprise !
Epris de toi et de moi éprise,
Souveraine, tu consolais mon cœur
Avec tes baisers bénis et vainqueurs ! 

Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène

mardi 24 avril 2012

Ben Ali aux enfers


Ben Ali aux enfers


 Ce poème épique s'inspire de la Divine Comédie de Dante. En cliquant sur l'icône « Play », vous pourrez le lire en écoutant la Chevauchée des Walkyries de Wagner. Bonne écoute et bonne lecture! 

Il errait dans les ténèbres sombres,
Environné de nuit et d’ombres
Et de loin il voyait rayonner
Les feux de l’enfer, étonné,
De ce grand soleil terrible
Qui reluisait, impassible,
Dans les infernales profondeurs !
Des chaires coupables l’odeur
Se répandait dans la géhenne,
Les langues pleines de haine
Souillées de blessures et de sang,
En blasphémant le Tout-Puissant,
Se coupaient en deux, et les bouches
Ne pouvaient crier, farouches,
Muettes à cause du châtiment !


Las, il s’avançait lentement,
Terrifié par les supplices
Des ces âmes devenues immondices
Et de ces corps devenus déchets.
Sur le précipice penché,
Il entendait, dans l’abîme,
Les âmes hurler leurs crimes
Et tremblait comme l’enfant frileux
Tremble, quand l’hiver est houleux,
Et quand le vent souffle et gronde.


Soudain, une voix profonde,
Terrible comme les flots d’une mer
Que l’orage caresse, amer,
Retentit, inhumaine, obscure,
Dans les nuées. "Viens, âme impure !"
Ordonna-t-elle. Comme une lueur,
Un archange exterminateur
Apparut. Et sa victime
Le suivit, presque sublime,
Muette dans la sombre nuit,
Foulant les gouffres que tout fuit ;
Les monstres, les hommes et les fauves,
Et qui font frémir les plus braves !


Comme dans un rêve, Ben Ali vit,
Par cet ange en colère suivi,
Des hommes et des femmes, qui portent
Le dos courbé, la bouche ouverte,
Des fardeaux de feu en hurlant,
Sans faire choir ces faix brûlants,
Qui leur enflammaient les veines.
Malgré leurs lamentations vaines,
Le supplice ne cessait pas
Et les suppliciés étaient las.
"Que sont ces mets que le feu mange ?"
Dit Ben Ali tremblant. L’Archange,
Répondit : « Les Menteurs. Si Dieu
M’en donne l’ordre, ces doux lieux
Seront ta demeure éternelle ;
Sinon, des demeures plus cruelles,
T’accueilleront, infâme tyran. »
Dans le ciel, pareille au torrent,
Retentit la voix divine ;
Tout devient muet et s’incline
Devant la voix du dieu puissant.
Ils entendirent ce mot : "Descends !"


Ils virent des hommes et des femmes
Que des dagues, par les vastes flammes
Empourprées éternellement,
Au milieu de leurs hurlements,
Transperçaient, sans qu’ils en mourussent.
De leurs chairs fumantes le supplice
Se nourrissait, maudit, gourmand.
"Qui sont ces funestes amants
De la flamme qui les dévore ?
Qui sont ces maudits qui implorent
Le doux pardon ?" Dit Ben Ali.
"Les Tueurs" dit l’ange. Il pâlit.
Soudain gronda la voix suprême
"Descends !" Ben Ali devint blême.


Il vit des hommes sombres, malheureux,
Enchainés à des trônes de feu.
Des scorpions, hauts comme des montagnes,
Dévoraient leur chair qui saigne,
L’air était empli de leurs cris.
"Qui sont ces hommes des flammes épris ?"
"Les Tyrans" Répondit l’ange.
De Celui qui jamais ne change
La voix courroucée retentit :
"Descends !" Et Ben Ali sentit
La terreur envahir son âme.



Flambeaux que la colère enflamme,
Des damnés couraient, ahuris,
Cherchant à fuir. Leurs fronts meurtris
Disaient leur douleur farouche,
Des serpents sortaient de leurs bouches
Et leurs entrailles, comme des fruits mûrs,
Tombaient dans des ruisseaux impurs
De lave ardente et fétide.
"Qui sont ces hommes dont le feu vide
La chair de ses entrailles ?" Dit-il.
"Les Fourbes" Dit l’ange subtil.
Ben Ali devint plus sombre ;
"Descends !" Hurla soudain l’ombre.


Un monstre infâme, criant d’effroi,
Etait enchainé à une croix.
Charogne vivante et putride,
Des lances, de son sang humides,
Transperçaient son front et son cœur,
Et de son corps la sueur
Devenait flamme. Des créatures,
Harpies, Sphinx et bêtes impures,
Lui dévoraient le sein sanglant.
"Ah ! Dit Ben Ali en tremblant,
Qui est ce monstre qui inspire
La peur à tout ce qui respire,
Objet de tant d’inimitiés,
N’inspirant que de la pitié ?"
"Ce monstre enchaîné, c’est le Diable"
Répondit l’ange. Effroyable,
La voix du précipice parla.
"Descends !" dit-elle. Et l’ange trembla.


Ils virent des hommes dans des gouffres
Plongés, dans le feu et le soufre.
Vivants, avec des cordes de fer,
Des anges leur enlevaient la chair
Et jetaient cette pourriture,
Des lions infâme nourriture !
Puis, pour faire durer leur tourment,
Leur arrachaient les os fumants
Et les jetaient aux Cerbères.
Morts, ils étaient éphémères,
Et ils revivaient pour souffrir.
« Ah ! Que vois-je ! Je vois périr
Ces suppliciés, et revivre,
D’un châtiment horrible ivres !
Ô, Dieu, j’implore votre pardon !
Ne me privez pas de ce don
Que vous faites aux plus misérables,
Aux innocents, aux coupables !
Il priait ainsi Dieu, courbé,
Et l’ange, sur ses pieds tombé,
Priait avec lui le Maître
Des destinées. "Ce sont les Traîtres"
Dit l’ange en priant. "Dieu clément,
Pardonnez-lui ! L’aveuglement
Des humains est invincible !"

 "Descends !" dit la voix terrible.

Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène