mercredi 22 février 2017

Le saltimbanque blessé

Le saltimbanque blessé

Gustave Doré, Les Saltimbanques (1874) 

Deux saltimbanques, comiques et sombres,
Aux visages bariolés de couleurs,
Contemplent, emplis d’effroi et de douleur,
Leur enfant blessé qui pleure dans l’ombre. 

Quand l’enfant tomba, on rit dans la foire
Et on applaudit l’intrépide tour,
Et les deux bouffons, malgré leur amour,
Feignirent de rire pour les pourboires,

Car cette famille qui soupire
Collection de pitres déshérités,
Est pauvre et condamnée, en vérité, 
Au lieu de pleurer, à faire rire !

Leur rire, c’est l’ironie de l’abîme
Comme une sombre porte ouvert sous eux,
De la foule qui crie : « Hé, les bouseux ! »
L’Ecce homo de ces grotesques sublimes !

Ils font rire et ils errent ; c’est leur vie.
De leurs masques pesants appesantis,
Ils pleurent maintenant avec leur petit
Et la joie par le sort leur est ravie ;

Leurs chiens, avec leurs costumes de scène,
Gémissent et ne sont pas récompensés,
Et leur hibou muet semble penser 
A l’éternelle misère humaine. 


Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène 

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