les mendiants
Sébastien Bourdon, Les Mendiants (1616)
Près des ruines comme eux décrépites,
Une mère tenant sa petite,
Un père, des enfants et un vieillard,
Que couvre la poussière, ce brouillard,
Pauvres choses qu’on insulte et qu’on rosse,
Tendent leurs mains devant les carrosses,
Tremblantes comme leurs cœurs humiliés.
Frêles comme des souvenirs oubliés,
Ils errent tout le jour, sombre famille
De hères portant les mêmes guenilles
Et aux pieds les mêmes souliers usés ;
Obscurs manants par le ciel abusés,
Sombres prophètes de la Misère,
Leurs vieux couvre-chefs sont leurs rosaires,
Leurs Jésus sont les miséricordieux,
Ils ne savent pas prier le bon Dieu,
N’étant jamais allés à l’école,
Tout ce qu’ils veulent, c’est une obole
Pour ne point mourir de soif et de faim.
« Aujourd’hui, c’est peut-être la fin »,
Se disent-ils avec espérance,
Car la mort est une délivrance
Pour ces êtres affreux et sans sommeil
Chassés par le vent et par le soleil
Devenus mauvais comme les hommes,
Las du monde où ils sont et où nous sommes.
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
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La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2090.
dimanche 19 février 2017
Les Mendiants
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