la rencontre
Dante Gabriel Rossetti, Comment ils se sont rencontrés (1851-1860)
Deux amoureux, cachés dans la sombre forêt,
Ont rencontré deux eux-mêmes sans être prêts.
Chose terrifiante lorsque l’Homme blême
Au fond de l’abîme se contemple lui-même,
Et voit soudain dans l’air, qui est un miroir,
De sa propre image le vague reflet noir,
Narcisse se mirant dans les sources troubles !
La Mort, c’est le même, c’est l’effrayant double,
Et c’est notre propre spectre qui nous poursuit
Et qu’on voit imprimé sur sa faux qui reluit,
C’est l’âpre symétrie, lugubre et monotone,
C’est l’hiver sur l’hiver, l’automne sur l’automne,
C’est après la même nuit le même soleil
Et c’est le temps qui passe, à lui-même pareil !
Le sourd rugissement de l’énorme pendule
Réveille de leur lourd sommeil les incrédules,
Leur rappelant leur sort, le moment inconnu
Caché dans ses savants battements continus,
Car c’est pour nous, pendus, que la pendule hurle !
A chaque vain moment notre néant nous parle !
De leurs alter egos spectraux et inhumains,
De cette rapière que tient la même main,
De ce haillon de pain tombé d’une étoile,
Les deux amants tremblent, captifs de la toile
Tissée par l’araignée hideuse de l’amour,
Perdus dans l’éternel soir et rêvant du jour.
Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène
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La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2090.
samedi 18 mars 2017
La Rencontre
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