lundi 20 mars 2017

Le Supplice de Mézence

Le supplice de mézence

Louis Janmot, Le Supplice de Mézence (1864)

Le jeune condamné, lié à une morte,
Fardeau nauséabond qu’il abhorre et porte,
Marche dans le désert, tandis que sur lui pleut
Le pus tombant du ciel de ce cadavre bleu.
Châtié par le tyran qui rêve, Mézence,
Dont le monde maudit le nom et la présence,
De la morte il tremble comme d’un froid hiver
En songeant que bientôt les mêmes affreux vers
Rongeront leurs deux peaux, la roide et la vivante !
Le banni contemple, le cœur plein d’épouvante,
Cette charogne errante aux limpides cheveux.
Il a faim, il a soif ; « Mange-la si tu veux. »,
Lui dit le noir tyran, « et bois ses cicatrices »,
Et se mit à songer, content de son caprice, 
Cœur féroce qui n’a point connu le remords.

Le condamné n’attend qu’une chose : la mort.
Or elle tarde à venir et de son sort s’amuse
Et bénit le cruel Mézence, sa muse,
Qui fait passer Néron pour un enfant de chœur
Et comme une amante fait tressaillir son cœur ;
La morte et le vivant, tous les deux anémiques,
Marchent dans le désert, effrayants et comiques. 


Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène   

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