jeudi 16 mars 2017

Télémaque et Eucharis

télémaque et eucharis

Raymond Auguste Quinsac Monvoisin, Télémaque et Eucharis (1824)

Eucharis, éplorée et charmante,
Dans l’ombre gémit et se lamente
En voyant Télémaque avec lenteur
S’envoler comme une sombre senteur.

Parti d’Ithaque chercher son père,
Il sillonne le monde et l’espère
Comme Eucharis espère son amant ;
Dans maintes mers et sous maints firmaments
Il a cherché Ulysse, doux et brave,
Des autres pères voyant les épaves
En tremblant des monstres et des écueils
Et de voir en grandes lettres le Deuil
Qu’écrit la mer, cette sinistre encre,
Partout où il jetait sa lourde ancre ! 

Eucharis sait qu’il ne reviendra pas
Et qu’il ira, même après le trépas,
Dans la barque de Charon, parmi les mânes,
Chercher Ulysse, et pleure comme Ariane,
Tandis que pour l’empêcher de revoir 
Ses yeux, son tuteur, qui est le Devoir,
Lui tient la main comme à un garçon frêle
Et éloigne Télémaque d’elle.


Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène 

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