CONTE: LE PHÉNIX (PARTIE XI)
XI. De quelle façon Ferdinand sauva l’ours à son
tour
Ferdinand ne voit pas l’ours et en est
chagrin.
Pour être de son fils toutefois le
parrain,
Il apparaît soudain, le jour de son
baptême.
Ferdinand court vers lui : « Mon
bon ours, je t’aime !
S’écrie-t-il dans les transports de son
amitié,
Tu es enfin venu et tu as eu pitié
Du cœur de ton ami qui t’attend et t’espère ! »
Et il le présente à la reine et à son
père,
Tout contents de le voir et tout
reconnaissants.
Ferdinand, cependant, voit son front
pâlissant
Et son cœur rongé par une sombre
inquiétude,
Et va lui demander avec sollicitude :
« Qu’as-tu, mon bon ami ? d’où
viennent ces émois ?
Je t’aiderai comme tu l’as fait ;
dis-les-moi. »
L’ours soupire et répond : « Si
tu es sincère,
Me cèderas-tu la couronne de ton père ? »
« Certes ! s’écrie le roi, et sans
aucun remords !
Car je te dois tout, et sans toi je
serais mort. »
L’ours sourit : « Je n’en veux
point. Ce que je désire
Est que tu me cèdes ton fils. » « Grâce,
sire !
S’écrie cette fois la pauvre reine en
pleurant,
Je vous donnerais tout et ma vie en
mourant !
Mais de nous n’exigez pas un tel
sacrifice. »
Mais Ferdinand, lui, dit : « C’est
un grand supplice
Mais je consens, pour toi, à toute
extrémité ! »
L’ours sourit : « Non, je n’en
veux pas. En vérité
Je voulais éprouver ton amitié parfaite.
Ecoute cependant ma seule requête :
Prends, maintenant, ton épée et
coupe-moi en deux. »
« Dieu ! s’écrie Ferdinand, quel
devoir hideux
Tu m’imposes ! Jamais ! »
L’ours, toutefois, blême
Lui fait des prières et le supplie même
De lui ôter la vie, en versant tant de
pleurs
Que Ferdinand le fait, tombant avec
douleur
Eploré, à côté de son cher cadavre.
L’ours disparaît. Une porte dans l’air s’ouvre
Et un beau jeune homme tout à coup
apparaît.
« Merci ! merci ! s’écrie-t-il,
je suis délivré !
J’ai été transformé de cette manière
Par une malfaisante et affreuse
sorcière.
Je suis le fils d’un roi puissant et
redouté.
La sorcière m’a dit : tu seras
désenvoûté
Quand on exaucera par pure gratitude
Trois de tes vœux. J’ai pris l’éternelle
habitude
De rendre service, mais aucun n’a été
Aussi reconnaissant que toi. J’ai
regretté
D’avoir aidé, maintes fois, des âmes
ingrates. »
Il châtia la sorcière scélérate
Et après la mort de son père devint roi.
Tout comme Ferdinand riche, puissant et
droit,
Ils demeurèrent amis, aidant les pauvres
hères
Et combattant partout le mal et la
misère,
Ne se quittant jamais, l’un de l’autre
contents,
Et vécurent grâce au chant du Phénix
longtemps.
[FIN DU CONTE : LE PHÉNIX]
Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène
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La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2091.
dimanche 28 mai 2017
Conte: Le Phénix (Partie XI)
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