dimanche 28 mai 2017

Conte: Le Phénix (Partie XI)

CONTE: LE PHÉNIX (PARTIE XI)


XI. De quelle façon Ferdinand sauva l’ours à son tour

Ferdinand ne voit pas l’ours et en est chagrin.
Pour être de son fils toutefois le parrain,
Il apparaît soudain, le jour de son baptême.
Ferdinand court vers lui : « Mon bon ours, je t’aime !
S’écrie-t-il dans les transports de son amitié,
Tu es enfin venu et tu as eu pitié
Du cœur de ton ami qui t’attend et t’espère ! »
Et il le présente à la reine et à son père,
Tout contents de le voir et tout reconnaissants.
Ferdinand, cependant, voit son front pâlissant
Et son cœur rongé par une sombre inquiétude,
Et va lui demander avec sollicitude :
« Qu’as-tu, mon bon ami ? d’où viennent ces émois ?
Je t’aiderai comme tu l’as fait ; dis-les-moi. »
L’ours soupire et répond : « Si tu es sincère,
Me cèderas-tu la couronne de ton père ? »
« Certes ! s’écrie le roi, et sans aucun remords !
Car je te dois tout, et sans toi je serais mort. »
L’ours sourit : « Je n’en veux point. Ce que je désire
Est que tu me cèdes ton fils. » « Grâce, sire !
S’écrie cette fois la pauvre reine en pleurant,
Je vous donnerais tout et ma vie en mourant !
Mais de nous n’exigez pas un tel sacrifice. »
Mais Ferdinand, lui, dit : « C’est un grand supplice
Mais je consens, pour toi, à toute extrémité ! »
L’ours sourit : « Non, je n’en veux pas. En vérité
Je voulais éprouver ton amitié parfaite.
Ecoute cependant ma seule requête :
Prends, maintenant, ton épée et coupe-moi en deux. »
« Dieu ! s’écrie Ferdinand, quel devoir hideux
Tu m’imposes ! Jamais ! » L’ours, toutefois, blême
Lui fait des prières et le supplie même
De lui ôter la vie, en versant tant de pleurs
Que Ferdinand le fait, tombant avec douleur
Eploré, à côté de son cher cadavre.
L’ours disparaît. Une porte dans l’air s’ouvre
Et un beau jeune homme tout à coup apparaît.
« Merci ! merci ! s’écrie-t-il, je suis délivré !
J’ai été transformé de cette manière
Par une malfaisante et affreuse sorcière.
Je suis le fils d’un roi puissant et redouté.
La sorcière m’a dit : tu seras désenvoûté
Quand on exaucera par pure gratitude
Trois de tes vœux. J’ai pris l’éternelle habitude
De rendre service, mais aucun n’a été
Aussi reconnaissant que toi. J’ai regretté
D’avoir aidé, maintes fois, des âmes ingrates. »

Il châtia la sorcière scélérate
Et après la mort de son père devint roi.
Tout comme Ferdinand riche, puissant et droit,
Ils demeurèrent amis, aidant les pauvres hères
Et combattant partout le mal et la misère,
Ne se quittant jamais, l’un de l’autre contents,
Et vécurent grâce au chant du Phénix longtemps.

[FIN DU CONTE : LE PHÉNIX]


Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène 

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