jeudi 25 mai 2017

Conte: Le Phénix (Partie VIII)

CONTE: LE PHÉNIX (PARTIE VIIi)


VIII. Comment Ferdinand réussit à garder le radieux diamant, le prodigieux cheval et la ravissante princesse

Ferdinand arrive chez le roi qui s’étonne
De la beauté de ses diamants, et lui donne,
Ebloui, contre quelques-uns, sans hésitation,
Le prodigieux cheval, et donnerait sa nation ;
Quant au deuxième roi, il lui donne sa fille
Et lui aurait donné toute sa famille.
Il la fait asseoir sur l’alezan sans pareil
Comme on ferait sur la lune asseoir le soleil.
La belle pleure et de ce départ se désole,
Ferdinand avec tant de douceur la console
Qu’elle en vient à l’aimer comme il est amoureux,
Et qu’ils se promettent de s’épouser, heureux.
Le roi est impatient de voir sa fiancée ;
Quand il le fait, il n’a qu’une seule pensée :
Qu’elle devienne sienne, et tout à fait ébloui,
Donne le Phénix à Ferdinand qui s’enfuit
Sur l’alezan, avec l’oiseau et la princesse.
Vainement la garde royale se presse
Pour l’arrêter : son alezan reste devant.
Qui peut prendre l’éclair ? Qui peut prendre le vent ?
Non loin du carrefour où lui et ses frères
Se sont quittés, il voit l’ours : « Prince téméraire,
Lui dit-il, vous n’êtes plus maintenant en danger.
Toutefois, sans parler à proche ou étranger
Et sans vous arrêter, allez voir votre père.
Vous vous souviendrez de ce conseil, j’espère. »
Ferdinand, que ses beaux succès ont enivré,
Lui répond : « Certainement, l’ami, je le suivrai !
Grâce à vous mon père sera sauvé sans doute,
Merci, bon ours, merci ! », et continue sa route.

Ferdinand est très las. Arrivé au carrefour,
A la princesse il dit : « Je voudrais, mon amour,
Me reposer un peu. La fatigue m’accable,
Et de plus la chaleur devient redoutable
Et le soleil brûlant comme un flambeau reluit. »
En vain la princesse, plus prudente que lui,
Lui rappelle ce qu’a dit l’ours. De sa monture
Il descend, et sous l’arbre où avant l’aventure
Il a inscrit son nom, paisiblement s’endort.
La princesse, lasse de dire qu’il a tort,
S’endort à ses côtés, fatiguée elle-même
Car ce long voyage l’a rendue bien blême.

[A SUIVRE]


Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène 

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