vendredi 26 mai 2017

Conte: Le Phénix (Partie IX)

CONTE: LE PHÉNIX (PARTIE ix)


IX. La scélératesse des deux frères de Ferdinand, secouru une nouvelle fois par le bon ours

Alors que Ferdinand dort avec son épouse,
Ses deux frères, âmes tristes et jalouses,
Arrivent et voient qu’il a le Phénix, un cheval
Sans pareil, et que son bonheur est sans égal
De posséder aussi une femme fort belle.
A son succès ils sont donc vite rebelles
Et ils forment bientôt un horrible dessein :
Ils garrottent leur frère endormi, assassins,
Le jettent dans un grand fossé, avec violence
A la belle princesse imposant le silence.
Avec ces biens à leur frère usurpés lâchement
Ils entrent pompeusement, radieusement, richement
Par la foule acclamés, dans leur capitale.

Le corps, le coeur meurtris par sa chute fatale,
Affreusement mutilé, tremblant de son destin
Et voyant les bêtes attendre leur festin,
Ferdinand implore l’ours avec mille larmes,
Qui vient après avoir entendu ses alarmes,
Eloigne les bêtes, le soigne et le guérit.
« Merci, mon cher ami, sans vous j’aurais péri ! »
S’écrie-t-il, et le bon ours sur son dos l’emporte
Loin de son noir tombeau, et le réconforte.
En chemin, il lui apprend que la vile action
De ses deux frères, à leur plus grande affliction
N’a pas sauvé son père, et que le Phénix triste
De ne pas le voir, à leurs desseins résiste
Et pas une seule fois n’a chanté pour eux.
Pour son père chéri Ferdinand malheureux,
L’ours le console en lui disant qu’il en vie
Mais qu’elle lui sera cruellement ravie
S’il ne le guérit pas en sept jours, ses derniers.
Ferdinand déguisé comme palefrenier
Entre au service du roi. Triste et fidèle,
Il voit son alezan, devenu haridelle,
Chétif et affaibli, sur le point de mourir.
Ferdinand s’en émeut ; afin de le guérir,
Il s’approche de lui, doucement le caresse
Et lui parle comme un amant à sa maîtresse.
En entendant sa voix guéri de ses langueurs,
Le cheval retrouve tout à coup sa vigueur
Et hennit avec joie et d’une façon saine ;
On raconte au bon roi la singulière scène.


[A SUIVRE]




Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène 

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