vendredi 14 juillet 2017

Conte: Les fileuses d'or (Partie I)

CONTE: les fileuses d'or (PARTIE I)


I. La vieille femme et les trois jeunes fileuses d’or

Il était une fois une vieille femme
Dont le visage était aussi laid que son âme
Et qui vivait au fond d’une sombre forêt
Dans une cabane noire comme ses traits
Avec trois jeunesses candides et belles
Qui n’étaient jamais à ses ordres rebelles,
Qu’elle appelait ses filles, mais qu’elle maltraitait.
La plus jeune des trois jeunes filles était
Aussi la plus belle et la plus obéissante :
Elle s’appelait Léna. La sorcière puissante
Considérait comme ses esclaves les trois,
Au doux repos elles n’avaient jamais le droit,
Même les dimanches et aux jours de fêtes
Elles devaient avec une dévotion parfaite
Devant leurs trois rouets éternellement s’asseoir
Et filer des fils d’or du matin jusqu’au soir.
Finissaient-elles une quenouille ? Elles devaient
En finir vite une autre, et jamais ne rêvaient.
La vieille allait cacher ses précieux écheveaux
A triple clef, en en attendant de nouveaux,
Dans sa chambre où n’entrait personne d’autre qu’elle.
Personne ne savait où cette cruelle
Trouvait l’or à filer, et elle les grondait
Et à leurs questions jamais ne répondait
Quand les fileuses d’or avaient parfois l’audace
De lui en poser, en disant qu’elle est lasse.
Deux ou trois fois tous les étés, elle partait,
Toutefois, et à son retour leur rapportait
Ce qu’il fallait filer, sans manquer de prescrire
A ses filles la tâche à faire, et sans sourire
Les menaçant d’une terrible punition
Si elles paressaient à remplir leur mission.

[A SUIVRE]


Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène 

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