mardi 18 juillet 2017

Conte: Les fileuses d'or (Partie V)

CONTE: LES FILEUSES D'OR (PARTIE V)


V. Le retour du prince

Le soir venu, Léna qui attend et s’inquiète,
Entend un croassement au-dessus de sa tête :
C’est le brave corbeau, c’est son plumage noir !
A-t-il prévenu le prince ? A-t-il fait son devoir ?
Léna s’approche et voit que l’oiseau fidèle
Sur son sapin remue joyeusement ses ailes.
Il lui dit : « Ma mission est accomplie. J’allais,
Après des recherches vaines, loin du palais
M’envoler, quand je vis un jardinier honnête
Qui parle comme vous le langage des bêtes
Car son père, me dit-il, est un magicien
Qui sait tous les parlers et langages anciens.
Le prince répondit : que ma douce princesse
Soit sans inquiétude, je n’ai point la bassesse
De trahir un serment, elle est mon seul amour
Et je reviendrai pour la prendre dans neuf jours. »
Léna attend avec la même inquiétude
En tremblant vaguement dans sa solitude
De sa vieille marâtre et des spectres errants.
Neufs jours passés, au vieux sentier elle se rend :
Comme un soldat elle craint une embuscade,
Elle guette, elle écoute : une cavalcade !
C’est son prince chéri, de la revoir heureux,
Qui la prend promptement dans ses bras vigoureux
Et la met aussitôt sur son cheval rapide.
De temps en temps, pour voir ses deux yeux limpides
Il se retourne vers elle et lui dit doucement
Des mots d’amour qui semblent un lointain bruissement
De vent, ou de beaux chants d’oiseaux en extase
Qui disent dans le ciel de printanières phrases.

[A SUIVRE]


Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène 

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