dimanche 23 juillet 2017

Conte: Les fileuses d'or (Partie IX)

CONTE: LES FILEUSES D'OR (PARTIE ix)


IX. Ce que le prince apprit grâce à la grive et la pie

Le prince se remet rapidement en route,
Il n’est plus seul : avec intérêt il écoute
Les causeries des oiseaux, sur le dernier hiver,
Le vent, le printemps, les endroits les plus vers
Et mille autres choses charmantes et frivoles.
Il entend tout à coup une pie qui vole
Causer avec une grive, plein d’émotion :
« Les hommes sont bien sots, dit la pie, leurs passions
Sont aussi grandes que leur sombre bêtise.
Une vieille estropiée, cœur plein de traitrise,
A fait de sa jeune pupille au beau regard
Pour avoir fui avec un prince, un nénuphar ;
Elle raconte à tous les passants son supplice,
Combien de fois va-t-il falloir qu’elle pâlisse
Pour qu’on l’assiste enfin dans son fatal tourment ?
Nul ne peut entendre tous ses cris alarmants,
Et même son beau prince a passé près d’elle,
Et bien qu’il soit resté amoureux et fidèle,
A été aussi sot que les autres passants. »
La grive réplique : « Seul un sorcier puissant
Qui vit en Finlande, peut rendre à la belle
Changée en nénuphar, sa forme naturelle,
Et, ma foi ! si j’étais le prince, eh bien j’irais
Et partout, sans répit, toujours le chercherais. »
Le prince a entendu toutes ces paroles
Et ne veut maintenant que remplir son rôle,
Aller à la Finlande ou s’il faut en enfer
Pour briser de Léna les invisibles fers,
L’épouser et faire d’elle sa princesse
Et sauver ses deux sœurs de leur sombre hôtesse. 

[A SUIVRE]


Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène

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