vendredi 10 novembre 2017

Conte: Les deux frères (Partie X)

CONTE: LES DEUX FRÈRES (PARTIE X)


X. Ce qui arriva à Robert et à la princesse pendant leur sommeil

La princesse s’écrie : « Ô joie ! il a péri !
C’est vous donc, grand guerrier, qui serez mon mari,
Mon père l’a promis, je me réjouis d’avance
Que ma main soit votre juste récompense. »
Elle prend son collier bleu, et avec douceur
En attache au col des animaux des chasseurs
Une parcelle ; au col du lion très docile
Elle met son fermoir d’une main habile
Et à Robert donne son élégant mouchoir
Sur lequel est brodé son nom qu’on peut voir.
Robert coupe les sept langues de la bête
Qu’il enveloppe dans le mouchoir. « Vous êtes
Aussi fatiguée, ma douce, que je le suis,
Dit-il à la princesse, et rien ne nous poursuit.
Je voudrais dormir un peu. » « Dormons », répond-elle.
Robert ordonne au lion qu’aussitôt il appelle
De faire bonne garde, et s’endort. Le lion, las,
Donne le même ordre à l’ours, qui ensuite va,
Parle au loup, qui parle au renard, qui parle au lièvre.
Tout le monde s’endort, fermant yeux et lèvres.

Le maréchal du roi, n’entendant aucun bruit,
Intrigué, va gravir la montagne, et il suit
La même route que la princesse a prise.
Il la voit endormie, non sans quelque surprise,
Aux côtés de Robert et de ses animaux,
Et voit mort le dragon auteur de tant de maux.
N’étant qu’un scélérat sans honneur ni courage
Et cette victoire l’emplissant de rage,
Il tranche la tête de Robert endormi
D’un coup d’épée, et dans sa rage raffermi,
Enlève la princesse au bas de la montagne,
Comptant bien en faire sa glorieuse compagne.

[A SUIVRE]


Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène 

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