CONTE: LES EXTRAORDINAIRES AVENTURES DU RUSÉ VOLEUR (PARTIE XIV)
XIV. Ce que fit le seigneur en essayant son sifflet
La femme du seigneur lui dit : « Mon
pauvre ami,
Vous êtes innocent, aux chimères soumis !
Jeter ainsi dix mille écus par la
fenêtre ! »
« Ma belle, vous êtes folle, car il
faut l’être
Pour parler de la sorte, alors que ce
sifflet
Ressuscite les morts, et qu’il est mon
valet. »
« Je n’en crois rien. » « Eh
bien ! vous changerez d’idée. »
L’insensé se met à frapper son affidée
De toutes ses forces, avec un gros
bâton.
Elle crie, elle crie cent fois sur tous
les tons
Puis elle tombe morte et pleine de
blessures.
Mais elle va revenir, et la chose est
sûre !
Le seigneur tranquillement s’assied dans
un fauteuil
Et joue de son sifflet sans qu’il ne
soit en deuil.
Il siffle, il siffle, mais la morte le
demeure ;
Il siffle jusqu’au soir, crie, jure,
hurle et pleure,
Et il arrête enfin son vacarme, navré
D’avoir tué sa femme, honteux,
désespéré.
Il tonne, empli d’une colère effroyable :
« Ah ! je vais le tuer, ce
voleur du diable !
J’ai tué ma femme ! Je l’ai tuée
pour rien !
Ah, tu me le paieras ! Tu me le paieras
bien ! »
Et de nouveau, cachant dans un drap la
morte,
Court chez le voleur, qu’il trouve
devant sa porte,
Donnant de grands coups de fouet sur un
chaudron.
« Assassin, ignoble bandit, vilain
larron !
S’écrie-t-il, tu m’as tout pris, voleur
infâme :
Ma farine, mes draps, ma vache et ma
femme !
Ah ! la mort vient à toi et tu
seras châtié
Sans aucune clémence et sans nulle pitié ! »
[A SUIVRE]
Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène
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La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2090.
vendredi 30 mars 2018
Conte: Les extraordinaires aventures du rusé voleur (Partie XIV)
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