dimanche 18 mars 2018

Conte: Les extraordinaires aventures du rusé voleur (Partie VI)


CONTE: LES EXTRAORDINAIRES AVENTURES DU RUSÉ VOLEUR (PARTIE Vi) 




VI. Ce que fit le seigneur dont Pornic remplaça le sac de farine par un sac de sable

A la femme de Jean Pornic dit : « Courage,
Aimable femme, il faut se mettre à l’ouvrage !
Je vous apporte un beau sac de farine plein,
Avec laquelle vous ferez du très bon pain. »
Le meunier, quelques jours après, charge son âne
Et il s’en va porter au seigneur la manne
Promise, et lui promet pleine satisfaction.
Malgré ses promesses, la fournière en action
Ne peut pétrir du sable, et elle va se plaindre
Auprès de son seigneur que tous doivent craindre,
Et qui s’écrie, furieux : « Qui est donc l’insolent
Qui ose se moquer de moi en me volant
Et me jouant cette farce désuète ?
Ah, je lui couperai les oreilles, la tête !
Que l’on fasse sceller et brider mon cheval ! »
Il arrive au moulin et crie : « Vil animal !
Brigand, voleur, ouvre-moi, meunier du diable !
Tout ce qui t’attend est une mort effroyable,
Sacrebleu ! Tu oses remplacer mon bon blé
Par du sable, vaurien ! Mais c’est assez parlé,
Ouvre-moi tout de suite, ignoble traître ! »
Épouvanté, notre meunier ouvre et dit : « Maître,
Je n’oserai jamais vous jouer pareil tour !
Pornic, le fin voleur, est venu l’autre jour,
Appesanti d’un gros sac, frapper à ma porte,
C’est certainement lui, que le diable l’emporte ! »
Le seigneur ne veut rien entendre d’autre, et court
Chez Pornic le voleur comme un orage sourd,
Bien décidé à le punir de son audace
Et à lui couper les oreilles sur place.

[A SUIVRE]


Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène 

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