vendredi 13 avril 2018

Conte: Le Navire marchant sur terre (Partie I)

CONTE: le navire marchant sur terre (PARTIE I) 

I. Le fils aîné d’une pauvre veuve voulant s’acquitter de sa royale mission

Il était une fois un roi très malheureux
Bien qu’il fût très riche, fort puissant et bien preux.
Sa fille avait un bon cœur et un bon visage
Et comme les saintes était douce et sage.
Le roi pensait, nuit et jour, du matin au soir,
Y repensant comme au plus sacré des devoirs :
« Il me faut un navire marchant sur terre. »
Nul ne pouvait toutefois le satisfaire,
Et c’était la source de son sombre tourment,
Oubliant son dessein, de nouveau le formant,
A l’aurore constant et le soir volage.
Dans toutes les villes et dans tous les villages
Il fit tambouriner : « Ran plan plan, ran plan plan !
Oyez, oyez ! Le roi de ce pays voulant
Un navire marchant sur terre, s’engage
A donner sa fille la princesse en mariage
Et sept cents métairies en dot, à l’homme heureux
Qui le lui offrira. » Or quatre miséreux,
Trois fils ainsi qu’une pauvre vieille veuve,
Vivaient en ce temps-là. « Grâce à cette épreuve,
Dit l’aîné des trois fils, la misère et la faim
Et le supplice qu’est notre vie prendront fin.
Je vais partir chercher partout où le pas erre
Le navire du roi qui marche sur terre. »
La veuve donne à son fils sa bénédiction,
Ce dernier, pour remplir la royale mission,
Part à la pointe de l’aube, l’âme point lasse,
Un bâton à la main et dans sa besace
Une miche de pain comme la nuit noir,
Et pour sa famille veut faire son devoir.

[A SUIVRE]


Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Mon avis sur cet article: