vendredi 4 mai 2018

Conte: Le forgeron Misère (Partie I)

 CONTE: Le forgeron misère (PARTIe I) 

I. La pauvreté et le bon cœur du forgeron Misère

Il y avait une fois un bien pauvre hère
Qui était forgeron et s’appelait Misère,
Pauvre comme le chat du juge, et obligé
D’envoyer mendier ses chers enfants affligés,
Faute d’avoir chez lui un peu de nourriture.
Un soir, tandis qu’avec ces pauvres créatures
Il était au coin d’un petit feu presque éteint,
Attendant que sa femme et son sombre destin
Missent le bien maigre souper sur la table,
Un vieux mendiant deux fois plus que lui misérable
Vint frapper à la porte en disant : « Bonnes gens,
Affligé moi aussi par un sort affligeant,
Donnez-moi, pour l’amour de Dieu, un peu de place
Dans votre demeure, car le froid me glace,
Et si vous le pouvez un morcelet de pain. »
Le brave Misère, n’étant point inhumain,
Lui répondit : « Entrez donc, entrez, pauvre homme.
Nous allons vous aider, même si nous sommes
Aussi pauvres que vous et aussi miséreux. »
Sa femme, toutefois, voyant le malheureux,
Grondait entre ses dents : « Notre pauvre table
Est vide, mais monsieur veut être charitable !
Tu envoies tes enfants mendier pour manger
Et tu invites à souper un étranger ! »
« Bah ! répondit Misère, il faut, bonne femme,
Etre compatissant, ne pas perdre son âme.
Ce ne sont que quelques bouchées de plus, de moins,
Pour un pauvre comme nous et qui vient de loin. »
Et Misère dit au mendiant : « Sans être chiche,
Celui qui est pauvre, vous savez, n’est pas riche.
Mais nous partagerons avec vous notre pain,
Et le souper fini, nous aurons toujours faim.
Approchez-vous d’abord, vieil homme, de l’âtre,
Vous êtes aussi transi que deux et deux font quatre. »

[A SUIVRE]


Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène 

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