CONTE: LISTIG ET LE GÉANT (PARTIE iv)
IV. Comment Listig s’empara de l’épée, des trois
poules et de la lanterne du géant
L’aventurier découvre avec facilité
Que l’épée est douée de sensibilité :
Chaque fois que son maître aimé est en
colère,
Elle a un son aigu et rugit, sévère.
Avec un caillou il la fait résonner.
« Pourquoi donc ce bruit ? »
dit le géant étonné,
Battant son blé. Nouveau caillou sur la
lame,
Puis un autre, et l’épée vibre. « Épée
infâme ! »
S’écrie le stupide géant, qui loin de
lui,
Dans la grange jette son épée qui reluit,
Et Listig, prestement, sans être vu se
glisse
Où elle est, et la prend par cet artifice,
Puis retourne avec son butin à son
batelet
Et le cache. Avant de retourner au palais,
Il revient, le lendemain, pour ravir les
trois poules,
Avec un sac de grains. Ça folâtre et
roucoule,
Listig jettes ses plus belles graines,
et voit
Les trois poules le suivre et donner de
la voix ;
Près de la barque il les prend et les
emporte.
La nuit, il songe encore, et revient
cette fois
Avec un sac de sel. Bien caché sur le
toit,
Il voit la femme du géant qui coupe
Des légumes, et qui fait cuire la soupe
Dans une très grande marmite sur le feu.
Il ne fait aucun bruit, attend encore un
peu,
Puis dès que la géante a le dos tourné,
jette
Tout son sel dans la soupe, et la chose
faite
Se retire et attend. Le géant affamé
Rentre et avale des gorgées de soupe.
Enflammé
Par la colère il crie : « Ah !
qu’as-tu fait, femme ?
Il y a de l’eau de mer dans ta soupe
infâme ! »
Elle lui dit qu’il se trompe, sans l’écouter.
Mais après en avoir elle-même goûté
Doit reconnaître que son bouillon est
une onde
Et qu’il est, comme a dit son époux,
immonde.
Connaissant son mari, homme à ne pas
fâcher,
Elle court, pour en faire un autre,
détacher
La belle lanterne d’or de la muraille,
Et va chercher un peu d’eau tandis qu’il
la raille.
Listig la suit, la voit qui s’est
penchée sur l’eau
Et la prend par les pieds, la jette dans
les flots,
Puis s’empare de la lanterne, et sans
attendre
S’enfuit vers sa barque, riant de l’entendre
Lancer dans l’ombre de vaines
imprécations
Et qu’elle lui cassera les os sans
compassion.
[A SUIVRE]
Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène
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La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2092.
mardi 11 juillet 2017
Conte: Listig et le géant (Partie IV)
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