vendredi 11 mai 2018

Conte: Le forgeron Misère (Partie VIII)

CONTE: LE FORGERON MISÈRE (PARTIE VIiI) 




VIII. Le retour du diable et des diablotins

Le forgeron Misère, à l’abri du diable,
Recommença à vivre une vie agréable,
Heureux comme le rat est heureux au pailler,
Passant tout son temps à rire et à festoyer,
Le sourire aux lèvres et la bourse pleine,
Riant et s’enivrant à perte d’haleine.
Les dix ans passèrent, toutefois, et un jour
Le diable fut chez lui à nouveau de retour,
Sans faire le moindre bruit et sans crier gare,
Décidé à ne rien manger et ne rien boire,
Avec une nuée de sombres diablotins.
Ils tombèrent chez lui brusquement, le matin,
Sans qu’il ne les eût vus en chemin : noirs, rouges,
Grands, petits, jeunes, vieux, et comme des gouges
Emplissant la maison d’empuantissement.
« Eh bien, eh bien ! C’est pour moi, ce déplacement ?
Demanda Misère, l’enfer doit être vide ! »
« Oui c’est cela, coquin déloyal et cupide !
Moi et les miens tu nous as, vaurien, humiliés,
Mais ne crois pas que nous t’avons oublié ! 
Il est temps maintenant, forgeron, de me suivre. »
Misère s’écria : « Ton ennemi ne peut vivre,
Diable, longtemps en paix ! Vous m’avez bien fait peur,
Toi et les tiens, parbleu ! Je choisis la douceur
Car maintenant à mes dépens je réalise
Qu’on ne peut t’éviter. Ah ! quelle surprise !
Comment avez-vous fait, toi et tous tes petits ?
Êtes-vous de dessous terre soudain sortis ? »
Le diable ricana : « Non, mais sans alarmes,
Moi et les miens en ce qu’on veut on se transforme.
Nous pouvons donc entrer par où nous le voulons.
Mais fini de parler, maintenant suis-moi, allons ! »

[A SUIVRE]


Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène 

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