lundi 17 juillet 2017

Conte: Les fileuses d'or (Partie IV)

CONTE: LES FILEUSES D'OR (PARTIE iv)


IV. Ce que fit Léna pour protéger le prince de la fureur de sa vieille marâtre

La vieille sorcière crie mille imprécations,
Jure qu’elle sera sans nulle compassion
Pour ce chasseur, qu’elle lui coupera la tête
Et donnera son corps à manger aux bêtes.
Léna baisse la tête et l’écoute en tremblant
Pour les jours de son prince, et en faisant semblant
Toutefois de prendre la chose à la légère
Pour ne pas courroucer l’horrible mégère.
Mais comment prévenir le prince du danger ?
Le parler des oiseaux n’est point étranger
A Léna, elle l’a appris dans son enfance.
A l’aube, à l’heure où la forêt dort sans défense,
Ainsi que sa marâtre et ses deux pauvres sœurs,
Léna, sous un sapin, murmure avec douceur
A un corbeau : « Brave oiseau, savant aède,
Pourriez-vous, s’il vous plaît, me venir en aide ? 
Je suis une pauvre fille au cœur bien amer
Et qui perdra, sans vous, ce qu’elle a de plus cher. »
« Que voulez-vous » ? Léna lui raconte à voix basse
Tout ce qui s’est passé et tout ce qui se passe,
Lui dit que le prince, s’il n’est pas prévenu,
Va certainement mourir, d’un air si ingénu,
D’une voix tellement suppliante et tendre,
Que le sombre corbeau, ému de l’entendre,
Lui promet de l’aider, ajoutant cependant :
« Il faut que je trouve un être humain entendant
Le parler des oiseaux, dans la capitale. »
Et déploie, pour quitter sa forêt natale,
Ses deux ailes noires avec beaucoup d’ardeur,
S’envolant dans le ciel comme une douce odeur.

[A SUIVRE]


Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène 

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