CONTE: LES FILEUSES D'OR (PARTIE iv)
IV. Ce que fit Léna pour protéger le prince de la
fureur de sa vieille marâtre
La vieille sorcière crie mille
imprécations,
Jure qu’elle sera sans nulle compassion
Pour ce chasseur, qu’elle lui coupera la
tête
Et donnera son corps à manger aux bêtes.
Léna baisse la tête et l’écoute en
tremblant
Pour les jours de son prince, et en
faisant semblant
Toutefois de prendre la chose à la
légère
Pour ne pas courroucer l’horrible mégère.
Mais comment prévenir le prince du
danger ?
Le parler des oiseaux n’est point
étranger
A Léna, elle l’a appris dans son
enfance.
A l’aube, à l’heure où la forêt dort
sans défense,
Ainsi que sa marâtre et ses deux pauvres
sœurs,
Léna, sous un sapin, murmure avec
douceur
A un corbeau : « Brave
oiseau, savant aède,
Pourriez-vous, s’il vous plaît, me venir
en aide ?
Je suis une pauvre fille au cœur bien
amer
Et qui perdra, sans vous, ce qu’elle a
de plus cher. »
« Que voulez-vous » ?
Léna lui raconte à voix basse
Tout ce qui s’est passé et tout ce qui
se passe,
Lui dit que le prince, s’il n’est pas
prévenu,
Va certainement mourir, d’un air si
ingénu,
D’une voix tellement suppliante et
tendre,
Que le sombre corbeau, ému de l’entendre,
Lui promet de l’aider, ajoutant
cependant :
« Il faut que je trouve un être
humain entendant
Le parler des oiseaux, dans la capitale. »
Et déploie, pour quitter sa forêt natale,
Ses deux ailes noires avec beaucoup d’ardeur,
S’envolant dans le ciel comme une douce
odeur.
[A SUIVRE]
Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène
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La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2091.
lundi 17 juillet 2017
Conte: Les fileuses d'or (Partie IV)
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