mercredi 21 mars 2018

Conte: Les extraordinaires aventures du rusé voleur (Partie IX)


CONTE: LES EXTRAORDINAIRES AVENTURES DU RUSÉ VOLEUR (PARTIE ix) 





IX. Comment Pornic réussit son coup

Avant l’aube, les deux gardiens sont ensemble,
Réveillés tous les deux, de leur main qui tremble
Tenant la corde, sans la vache du seigneur
Qui arrive en grondant aux premières lueurs.
« Ohé ! les paresseux ! Dormez-vous ? » « Non, maître ! »
« Tant mieux ! vous subirez sinon le sort des traîtres.
Le fin voleur est-il venu ? » « Non, il a peur
De vous, et il n’a pas bravé votre fureur ! »
Il fait encore noir pour ne pas voir la vache
Qui dans l’ombre épaisse, semble-t-il, se cache.
« Fort bien ! fort bien ! s’écrie le seigneur, tout content.
Allons fêter cela sans attendre longtemps
Avec une bonne et divine bouteille
Comme le beau soleil du printemps vermeille ! »
« Volontiers, cher maître. Mais avant de partir,
Nègre est à l’étable, faisons-la sortir.
Elle a mérité elle aussi sa récompense. »
« Oui, dit le seigneur, c’est aussi ce que je pense. »
« Hue ! hue ! Nègre, avance, ma belle ! Tu vas jouir
Du grand air ! » Mais elle ne veut pas obéir.
On tire, on tire, en vain. Le seigneur se fâche
Et se met lui-même en jurant à la tâche.
Mais en vain. Le seigneur approche en s’étonnant
Et s’aperçoit avec rage, le jour venant,
Qu’à un anneau scellé dans le mur la corde
Est attachée. « Grâce, maître ! Miséricorde !
Epargnez notre vie ! S’écrient les deux gardiens,
Ce fin voleur doit être aussi grand magicien
Pour qu’il réussisse son coup et se hasarde,
Car toute la nuit, nous avons fait bonne garde. »

[A SUIVRE]


Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène 

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